Dans la première moitié du XXe siècle, Paris est la capitale mondiale des arts, le foyer des avant-gardes vers lequel affluent artistes et intellectuels du monde entier. Après la Seconde guerre mondiale, malgré l’attractivité de plus en plus forte de New York, c’est encore à Paris, et, pour beaucoup, nulle part ailleurs, qu’il faut aller se former, créer, exposer, confronter son travail à celui des autres, écrire l’histoire de l’art.
Sur les 15 000 artistes actifs à Paris à cette époque, 60 à 65 % d’entre eux sont étrangers. Qu’ils ne passent que quelques mois, quelques années, partent et reviennent, ou s’installent définitivement, pour quelles raisons ces artistes sont-ils venus ? Comment leurs œuvres ont-t-elles été marquées par ce changement d’univers, comment l’expriment-elles ? Leurs parcours migratoires sont-ils similaires à ceux de leurs compatriotes ? Paris et nulle part ailleurs s’intéresse à 24 artistes de diverses origines (Europe, Afrique, Amérique latine, États-Unis, Asie) venus à Paris et dont le travail permet de saisir les enjeux de la migration.
Organisée en quatre thèmes : s’exiler, mêler sa culture d’origine et celle d’accueil, réagir à l’étrangeté du monde que l’on découvre, construire un langage universel sans frontières, l’exposition évoque les motivations du départ, l’installation, les sociabilités, un quotidien parfois difficile dans une ville cosmopolite devenue leur nouveau foyer.
L’exposition réunit une centaine d’œuvres de collections privées et publiques – dessins, sculptures, peintures, collages – de Shafic Abboud (Liban), Eduardo Arroyo (Espagne), André Cadere (Roumanie), Ahmed Cherkaoui (Maroc), Carlos Cruz-Diez (Vénézuela), Dado (Monténégro), Erró (Islande), Tetsumi Kudo (Japon), Wifredo Lam (Cuba), Julio Le Parc (Argentine), Milvia Maglione (Italie), Roberto Matta (Chili), Joan Mitchell (États-Unis), Véra Molnar (Hongrie), Iba N’Diaye (Sénégal), Alicia Penalba (Argentine), Judit Reigl (Hongrie), Antonio Seguí (Argentine), Jesús Rafael Soto (Vénézuela), Daniel Spoerri (Roumanie), Hervé Télémaque (Haïti), Victor Vasarely (Hongrie), Maria Helena Vieira da Silva (Portugal), Zao Wou-Ki (Chine).