Né en 1959 à Saint-Chamond et
formé à l’école des beaux-arts de Saint-Étienne, Djamel Tatah vit et travaille
à Montpellier depuis 2019. Dès le milieu des années 1980, son travail se fonde
sur une peinture épurée, d’une grande sobriété, dans laquelle la figure humaine
prend place sur de profonds aplats colorés.
L’œuvre de Djamel Tatah interroge
notre présence au monde, le rapport empathique à l’humanité qui nous entoure.
Composée d’une quarantaine d’œuvres, l’exposition dévoile différents moments de
la carrière de l’artiste, selon une approche thématique qui explore plusieurs
composantes conceptuelles de son œuvre, nourri de philosophie et d’histoire des
arts – de la peinture jusqu’à la danse, le théâtre et le cinéma.
Djamel Tatah prélève dans un
répertoire d’images photographiques tant personnelles qu’issues de l’actualité,
ou de reproduction d’œuvres, des figures, des attitudes singulières. Celles-ci
sont retranscrites numériquement puis projetées sur la toile, élaborées
parallèlement à la construction de grandes plages de couleur, développant ainsi
une pratique qui met en dialogue l’abstraction et la figuration.
Les personnages des tableaux de
Djamel Tatah, devenus anonymes, sont liés les uns aux autres, au sein d’une
scénographie qui inclut et confronte le visiteur de ce théâtre où le silence
joue un rôle central. Comme le souligne l’artiste lui-même : « Ma peinture
est silencieuse. Imposer le silence face au bruit du monde, c’est en quelque
sorte adopter une position politique. Cela incite à prendre du recul et à
observer attentivement notre rapport aux autres et à la société. »